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Agenda

Réception

le 30 juin 2018

Réception de Michel Débidour

Michel Débidour, Patrice Natier

Le 30 juin 2018, à Saint-Marcel-les-Sauzet, l'Académie drômoise accueillait un nouveau membre, Michel Débidour

Discours par Patrice Natier

Chers collègues

Je suis heureux et honoré de présenter Michel Debidour pour sa réception à notre académie drômoise.

Tous deux drômois d'adoption, notre amitié est relativement récente. Elle s'est développée au travers de nos activités dieulefitoises et en particulier de celles du Savoir Partagé, cette université locale créée par Jean-Marc Fournier. Si je devais qualifier notre relation en peu de mots, je dirais que nous constituons une sorte de ­tandem associant un ­ingénieur et un érudit. Car je suis constamment fasciné par l'érudition de Michel, tant par sa variété que par sa ­profondeur, ce qui de mon point de vue en fait un académicien idéal.

Michel est né en 47 à Lyon. Il est issu d'une impressionnante lignée d'universitaires ; son père était un enseignant très connu à Lyon. Normalien, agrégé de lettres classiques, il a été membre de l'école française d'Athènes pendant cinq ans ce qui lui a permis de vivre dans ce berceau de la civilisation et d'y participer à des fouilles. Sa connaissance du monde grec est exceptionnelle.

D'abord professeur de lycée, puis maître-assistant en histoire ancienne de la Grèce à Paris XIII, il est devenu maître de conférences et enfin professeur toujours en histoire ancienne de la Grèce à Lyon III.

Il a beaucoup publié, sur la Grèce bien sûr mais aussi sur de nombreux autres thèmes.

L'amour que Michel a pour les livres m'a d'ailleurs toujours fasciné et la visite de sa bibliothèque reste un moment exceptionnel.

Retraité, ses activités sont nombreuses aussi bien dans le domaine culturel que dans le domaine caritatif.

Michel s'implique également beaucoup dans l'action de son épouse, académicienne aussi mais à Lyon, férue de cinéma et membre active de plusieurs organisations catholiques. Michel et Michèle, parents de quatre enfants, constituent un couple remarquable.Comme je l'ai déjà dit, l'éventail de ses centres d'intérêt est impressionnant et je suis persuadé que sa contribution à notre académie sera d'un excellent niveau.

Réponse de Michel Débidour

Mesdames et messieurs, à mon tour de vous dire quelques mots. Je souhaite en premier lieu remercier de tout cœur ceux qui sont à l'origine de l'honneur qui m'est fait : madame la Présidente et tous les académiciens, mes futurs consœurs et confrères, et en premier lieu mon parrain, qui est déjà pour moi un ami cher, Patrice Natier.

Je dois donc vous parler de moi : un exercice toujours difficile pour ne pas tomber dans une autocélébration ridicule.

Je suis un universitaire (à présent à la retraite), issu d'une lignée déjà longue d'intellectuels ; quand je suis entré à l'ENS Ulm, j'étais le quatrième normalien en ligne directe… Deux de mes arrière-grands-pères étaient déjà professeurs d'université avant 1900. L'un d'eux a même son avenue à Paris, mais faut-il en être fier ? L'avenue Debidour, dans le 19e, eh bien, c'est une impasse…

Je l'avoue donc, je suis un héritier… Mais j'ai tenu à choisir ma voie originale : venu des lettres classiques, j'ai fait de l'histoire ancienne et de l'archéologie grecque, et je me suis spécialisé dans l'histoire économique et technique : en particulier le commerce du vin (les amphores grecques marquées d'un timbre) ; les inscriptions et surtout les monnaies grecques ont été d'autres branches de mon enseignement, au sein du Centre de Recherches que j'ai dirigé ; je me suis aussi intéressé aux différentes formes de valorisation du patrimoine comme responsable d'un Master Archéologie et Patrimoine. J'ai eu le plaisir de communiquer ma passion pour la recherche et pour l'Antiquité dans de nombreuses conférences pour le public lyonnais, et maintenant à Dieulefit.

Mais je nourris bien d'autres intérêts, dans des domaines variés. Je vous citerai par exemple : l'histoire de la cryptographie et des messages secrets (j'ai écrit deux chapitres dans une Histoire mondiale du renseignement qui est sous presse) ; les énigmes comme le Carré magique Sator Arepo… - quitte à dégonfler certaines baudruches ; l'histoire des affiches publicitaires, des années 1880 jusque vers 1960 : le Bibendum Michelin, les trois bonshommes de Ripolin, et le démon vert de l'ouate Thermogène ; l'histoire des chemins de fer du passé (c'est aussi une forme d'archéologie que de rechercher les vestiges des lignes disparues ou même qui n'ont jamais servi... Et la littérature (souvenir de mes études premières ?), en particulier les ­romans populaires en France à la fin du XIXe siècle, sur lesquels j'ai écrit un gros volume d'étude et d'anthologie, que j'ai intitulé Filles flétries, dévouements sublimes et vengeances impitoyables, que je cherche à éditer.

Sur tous ces sujets, j'aimerais vous faire partager mes intérêts et mes passions, vous faire des conférences, comme j'en fais déjà pour les auditeurs du Savoir Partagé de Dieulefit.

Vous vous dites peut-être : "Mais qui est ce nouveau qui ose ainsi se disperser ?" À mon sens, l'unité profonde : celle de la méthode. Dans tous ces domaines, j'apporte avec passion le même soin, la même rigueur dans l'analyse des documents, cette rigueur que mes maîtres m'ont apprise et que j'ai enseignée à mes étudiants.

Je ne pense pas pour autant être un intellectuel enfermé dans ses livres : je suis aussi projectionniste bénévole au cinéma de Dieulefit, et je fabrique avec délice des confitures !