Les années de perturbations (1969-1975)
Les évènements de mai 1968 ont des retombées sur la vie de l'Académie : certains de ses membres sont touchés dans leur vie professionnelle ou associative, et peut-être est-ce pour rompre avec une image trop patronale que les réunions cessent de se tenir à la Chambre de Commerce, pour se déplacer vers la plus démocratique Salle des Fêtes de Valence.
Il y a un peu moins de réunions sur la période 1969-1971, et surtout André Milhan décède en avril 1970 ; l'Académie perd alors l'animateur qui a accompagné et traversé toutes les présidences, et le scribe qui consignait tous les évènements et opinions. Un Prix annuel André Milhan est créé peu après par l'Académie, mais sera sans suite.
Le dernier "vrai" numéro de la revue - c'est à dire un document imprimé et broché - sort en 1969 ; ensuite, et durant longtemps, il n'y aura plus rien, ou alors juste quelques feuilles ronéotypées.
En septembre 1970, la présidence échoit au médecin Jean Miribel. Albert Varnet, qui reprend le Secrétariat en le cumulant avec son poste de Trésorier, envoie peu après ce message qui révèle un malaise : "À quoi sert notre Académie ? À se prévaloir d'un vain titre ! Je pense qu'il serait temps d'envisager notre compagnie d'une autre manière. Si nous continuons à vivre en vase clos, à nous gargariser de mots, nous sommes irrémédiablement condamnés. Nous devons essayer autre chose, c'est à dire travailler au rayonnement de notre département".
Toujours est-il qu'en Novembre 1971, Miribel démissionne. A-t-il été un mauvais président, on ne peut le dire à la seule lecture des archives, mais le fait que personne ne relève le poste et que Varnet se retire également laisse supposer qu'en deux-trois ans l'Académie a perdu si ce n'est son âme, au moins sa motivation.
Près de quatre années se passent alors, sans que l'Académie ait quelque activité que ce soit.